Biographie:Bruno Nuytten, né le 28 août 1945 à Melun, est un directeur de la photographie et réalisateur français. Récipiendaire de trois Césars (1977, 1984, 1989) et du BAFTA award (1988) il enseigne à l'école nationale de cinéma FEMIS dont il a dirigé le département «Image» jusqu'en 2002 et dont il a présidé le jury d'admission en 2007. Chef-opérateur et directeur de la photographie réputé, Bruno Nuytten a participé à plus d'une trentaine de films (Les Valseuses, India Song, La Meilleure Façon de marcher, Barocco, Les Sœurs Brontë, Garde à vue, Possession, Tchao pantin, La Pirate, Fort Saganne, Détective, Jean de Florette, Manon des sources…) Bruno Nuytten décrit le cinéma ainsi: «Le cinéma, c'est un champ opératoire pour moi, il y a beaucoup de gens très actifs autour d'une plaie ou d'un organe à faire survivre... C'est un rendez-vous de chirurgien.» Adolescent, Bruno Nuytten joue dans une troupe de théâtre amateur. Sa formation est variée: préparation au concours des Arts décos, préparation au concours de l'IDHEC, formation inachevée à l'Institut national supérieur des arts du spectacle et des techniques de diffusion (INSAS, Belgique, 1967-1969), puis obtention d'un BTS «prises de vues» à Paris. Il commence par être assistant de Ghislain Cloquet (qui avait été son professeur à l'INSAS), puis de Claude Lecomte et de Ricardo Aronovitch. Il travaille d'abord sur des courts-métrages, puis se lance comme chef-opérateur et directeur de la photographie. Il cherche des images contrastées, une caméra en mouvement, un rapport actif à l'espace. À l'écoute des réalisateurs, il sait utiliser des plans fixes et un éclairage sans contraste quand Marguerite Duras le lui demande (La Femme du Gange (1974), India Song (1975), Son nom de Venise (1976)), ou un style exagérément expressionniste et une caméra à l'épaule, avec Andrzej Zulawski (Possession, 1981). Bruno Nuytten passe à la réalisation pour Camille Claudel, à la demande expresse de l'actrice Isabelle Adjani, qui coproduit le film (avec Christian Fechner) et y tient le premier rôle. En 2013, elle raconte: «Sa raison d'être, c'était l'ombre. À partir de l'ombre, il faisait exister la lumière. Il m'avait dit que jamais il ne passerait à la mise en scène. [...] Je lui ai dit que j'aimerais me servir du corps de Camille Claudel pour pouvoir incarner mon propre désarroi, mon cri. Il m'a entendue.» Quelques années plus tôt, Nuytten avait remarqué: «La seule chose intéressante que j'ai découverte en parlant avec un journaliste, c'est qu'en fait je m'étais mis moi-même en scène dans l'inversion des pouvoirs: à l'issue du film j'étais devenu Camille Claudel et Isabelle Adjani était devenue Rodin. Et là je suis de plus en plus Camille Claudel, même si je ne suis pas encore à l'asile! On n'échappe jamais aux choses délicates, fragiles, et humaines qu'on touche.» En 2015, Caroline Champetier, elle aussi directrice de la photographie, lui consacre le documentaire Nuytten/Film. Bruno Nuytten a écrit des articles pour la revue technique Le cinéma pratique, animé des conférences au Ciné-club de Melun, et des charges de cours à l'Université de Paris III. Il a fondé en Suisse une maison de production de films publicitaires. ... Source: Article "Bruno Nuytten" de Wikipédia en français, soumis à la licence CC-BY-SA 3.0.